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Biocontrôle : la société belge Biotalys se dévoile

Le 3 novembre, Frédéric Grimault, directeur commercial et marketing pour l’Europe (à g.) et Toon Musschoot, directeur des relations investisseurs et de la communication, nous ont présenté la société Biotalys et sa technologie à base de protéines.

Spécialiste des solutions de biocontrôle à base de protéines, la société belge Biotalys se prépare à son arrivée sur le marché français prévue d’ici à 2025.

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Biotalys est une société belge spécialiste des biosolutions, notamment du biocontrôle, formulées à base d’une technologie inédite reposant sur des protéines. Créée en 2013 à la suite d’un « spin off » du VIB, l’institut flamand de la biotechnologie, elle est depuis juillet 2021 cotée à l’Euronext Bruxelles à hauteur de 210 M€.

« Nous sommes une grosse start-up de 70 collaborateurs. Notre ambition est de réduire le gaspillage alimentaire et de favoriser la durabilité de la production alimentaire, on s’inscrit vraiment dans une alimentation qualitative, s’est ainsi présenté Frédéric Grimault, directeur commercial et marketing pour l’Europe, l’Afrique et l’Asie Pacifique, le 3 novembre dernier. On se positionne comme une société de protection de l’alimentation et non pas des cultures, car nous agissons également après la récolte. »

Une technologie inédite à base de protéines

Biotalys, pour qui le biocontrôle est conçu comme un complément des solutions chimiques, développe actuellement des biofongicides, bio-insecticides et biobactéricides grâce à une technologie inédite reposant sur des protéines utilisant les informations d’anticorps produits par le lama.

« Le VIB a découvert que le lama a un système immunitaire extrêmement développé, il a la capacité de créer des anticorps spécifiques à beaucoup d’antigènes, notamment à des pathogènes des plantes, explique Frédéric Grimault. Par exemple, il peut produire des anticorps contre le botrytis de la fraise. »

Agrobody Foundry, une plateforme biocontrôle inédite

Biotalys développe ses solutions à base de protéines sur sa plateforme de biocontrôle, Agrobody Foundry. S’il ne s’agit pas d’une plateforme expérimentale à proprement parler, Agrobody Foundry repose sur des laboratoires appartenant à Biotalys ainsi que sur un réseau d’entreprises partenaires. Elle permet à Biotalys de faire de la recherche ciblée en sélectionnant les protéines, réaliser des essais sur le terrain, de faire de l’ingénierie génétique, de réaliser des procédures d’enregistrement et, par la suite, de la production industrielle.

« Je n’ai jamais vu une plateforme comme celle-ci, on a la capacité de créer des molécules biologiques dont le développement est plus court mais aussi moins coûteux qu’à la normale. On a la capacité de mettre une solution sur le marché en huit ans », se réjouit Frédéric Grimault.

Evoca bientôt utilisée par les viticulteurs français

La technologie Agrobody, qui compte aujourd’hui 15 brevets, a permis de développer un pipeline de sept produits candidats dont cinq biofongicides.

Le biofongicide Evoca, qui permet de lutter contre le botrytis et l’oïdium en vigne, fraise, tomate et cucurbitacées, sera le premier produit à arriver sur le marché. Il devrait notamment être lancé aux États-Unis en 2022, son arrivée sur le marché français étant prévue d’ici à 2025. Un prélancement en France pour réaliser un étalonnage du marché est toutefois prévu en amont en partenariat avec des distributeurs. « Certains viticulteurs pourront utiliser et tester Evoca afin de nous aider à appréhender le marché », explique Frédéric Grimault.

Evoca, qui n’est pas encore homologué en France, devrait être intégré à la liste biocontrôle. Cette solution, sous forme de granulés solubles, se caractérise par un nouveau mode d’action par contact et l’absence de résidus.

Une subvention de 5 M€ de la fondation Gates

Courant octobre 2021, Biotalys a également reçu un financement d’un montant de 5,14 M€ de la fondation Gates afin de développer un biofongicide contre le cercospora canescens, ravageur du niébé, un haricot cultivé en Afrique. « Ils sont venus nous chercher, et non pas l’inverse. C’est une vraie validation du potentiel de notre technologie Agrobody », se réjouit Toon Musschoot, directeur des relations investisseurs et de la communication.

Lucie Petit

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